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Perturbations électromagnétiques et CPL

Approche Pragmatique du CPL
Principe de précaution.

Parce qu’il y a tant à expliquer de l’électromagnétisme.

Introduction : 

Certains s’interrogent de l’aspect néfaste du Wifi et d’autres sont convaincus que le CPL est la solution la plus saine pour la Santé. Nous ne nous attarderons donc pas sur le Wifi, déjà largement débattu, mais plutôt sur le CPL, car la question est simple ; Quels éléments nous permettent d’affirmer que le CPL ne présenterait aucun risque sur la santé ? Par ailleurs, quels sont les effets du Courant Porteur sur les équipements de nos habitations et quels peuvent-être les effets de ces mêmes équipements sur la fiabilité des connexions CPL ?

L’idée de transmettre des informations par le biais du courant électrique n’est pas si récente que cela puisqu’elle est apparue dans les années 30. C’est d’ailleurs le cas de nombreux principes fondamentaux qui régissent l’électricité et qui constituent les bases même de cette discipline qui me passionne ; l’Electrotechnique.

Le principe de fonctionnement du courant porteur repose sur la superposition d’un signal électrique d’une certaine fréquence à celui de notre réseau électrique alternatif de 50Hz ou 60Hz. L’émetteur placé à un endroit d’une installation électrique, produit un signal électrique de haute fréquence déchiffrable par tout récepteur, placé à n’importe quel autre endroit. Déjà, cela signifie que le signal est présent dans l’ensemble des conducteurs qui constituent l’installation électrique.

Notions de base :

–          Champ électrique.

Il s’agit de la résultante de l’attraction et de la répulsion de charges électriques. Elle dépend directement de la valeur de la Tension aux bornes d’un circuit et son unité de mesure est le Volt par mètre (Vm).

Une lampe de salon branchée au réseau, produit un champ électrique même si elle n’est pas alimentée.

Exemple du tuyau d’arrosage raccordé au robinet et sous pression, cette dernière représentant dans notre cas la Tension.
–          Champ Magnétique.

Un champ magnétique est caractérisé par une force vectorielle ayant une intensité et une direction. Son unité est le Tesla (T).

Exemple de l’aimant interagissant sur de la poudre ou limaille de fer.
–          Champ électromagnétique.

C’est le résultat des deux premiers, provoqué dans notre cas par un champ électrique non linéaire.

Il définit des particules chargées électriquement, en mouvement et dépend directement de l’intensité du courant qui circule dans le circuit. Son unité est l’Ampère par mètre (Am) mais l’unité Tesla reste vrai également. C’est le cas lorsque notre lampe est alimentée et donc émet de la lumière.

Exemple de l’eau qui circule à l’intérieur du tuyau d’arrosage, à l’ouverture du Robinet.

Développement :

Déjà, notre réseau électrique n’est pas sans effet sur l’homme et le matériel, et FARADAY lorsqu’il découvrit qu’un conducteur placé au centre d’un champ magnétique variable était le siège d’une force électromotrice, était bien loin d’imaginer toutes les théories et applications qui découleraient de ce phénomène observé.

En réalité, tout conducteur parcouru par un courant électrique est générateur d’un Champ électromagnétique dit variable dans le cas de nos installations électriques domestiques, et qui dit champ électromagnétique, dit perturbations potentielles dans l’environnement proche. Ne vous est-il jamais arrivé d’entendre votre poste radio émettre des grésillements à l’allumage du tube fluo de votre garage.

L’autre souci avec le CPL est que les fréquences utilisées sont bien supérieures à celles de notre réseau électrique, or ce dernier n’est pas conçu pour supporter de telles fréquences, puisque non blindé, contrairement à un câble Ethernet.

Première conséquence.

Il s’agit bien entendu de la production de perturbations électromagnétiques.

Mais ce n’est pas tout, le principe de fonctionnement du CPL pourrait s’apparenter à un phénomène de parasites fort bien connu en Electrotechnique.

Ces parasites nommés harmoniques, se représentent par une allure sinusoïdale dont la fréquence, multiple de la fréquence fondamentale (50 Hz dans notre cas) est relativement élevée. Ils existent sous deux formes :Basses et hautes fréquences. Ces derniers sont le plus souvent issues de composants électronique de puissance, comme les variateurs de fréquence et autres ponts redresseurs ou alimentations à découpage. Dans l’industrie, les harmoniques doivent donc être traitées en ayant recours à l’ajout de selfs et/ou de filtres, faute de quoi les conséquences sur les équipements d’une installation pouvant être nombreuses.

Exemple :

–          Usure mécanique prématurée, due aux vibrations générées.

–          Perturbation du fonctionnement de certains équipements électroniques, engendrent, disjonctions et autres disfonctionnement aléatoires.

–          Echauffement.
Une récente étude pointe du bout du doigt nos équipements électriques domestiques, comme étant la plus grande source d’harmoniques. En effet c’est le Dimanche soir que les pointes les plus importantes ont été mesurées or il est évident que ce n’est pas à cet instant précis, que les entreprises sont les plus actives alors qu’à l’opposé, il s’agit bien du moment de la semaine où le plus grand nombre de téléviseurs fonctionnent.

S’il est démontré que nos équipements (Téléviseur, Interphone, etc…), générateurs alors de perturbations extérieures peuvent être à l’origine de la dégradation du signal CPL, il est également possible d’imaginer que ces mêmes  équipements puissent être perturbés à leur tour par les effets qu’engendre les principes du courant porteur.

Pourquoi le CPL échapperait-il à ces phénomènes constatés par ailleurs, et donc aux lois Electromagnétiques ?

D’ailleurs, pourquoi nos installations Ethernet, répondent-elles à des normes très strictes de blindage et de câblage, gage de fiabilité des connexions, si cela n’était pas utile ?

Un dernier point qui me vient à l’esprit ; le CPL ne peut fonctionner sur une installation Triphasée, sans l’installation d’un Coupleur de Phases.

Seconde conséquence.

Les effets de l’interaction entre un champ électromagnétique et l’organisme dépendent directement de la fréquence de ce champ. Or c’est la fréquence ou encore la longueur d’onde du rayonnement lui correspondant qui caractérise un champ électromagnétique,
A l’image du courant de forme sinusoïdale produit par EDF, le rayonnement électromagnétique prend la forme d’une série d’ondes régulières qui évoluent à grande vitesse. La fréquence correspond au nombre d’oscillations, une oscillation correspondant à une période (variation +/-).
La longueur est définie par la distance qui sépare deux points situés au même endroit de deux ondes qui se suivent. Autrement dit, plus la fréquence est élevée et plus la longueur d’onde est courte.

Avec la technologie CPL, la plus grande partie de l’énergie véhiculée s’échappe en rayonnant sous forme d’ondes radio, et circulent donc dans toute l’installation électrique, transformant ainsi nos habitations en une sorte de « cage antenne » radio géante.

Qui a dit que le wifi était dangereux ?

Le Wifi émet un signal qui rayonne et dont la puissance de base de 100 mw, décroit avec la distance.

Le CPL émet un signal, certes de puissance plus faible puisque de seulement 50 mw, mais comme expliqué précédemment, il rayonne sur l’ensemble de l’installation électrique. Bien que la puissance des ondes ne soit pas égale en tout point de l’installation, il a déjà été démontré qu’un signal pouvait se propager sur des distances relativement importantes.

La Réglementation :

L’exemple le plus révélateur des perturbations générées par la technologie CPL est disponible auprès des Radioamateurs.

En effet, ce n’est plus à prouver, les ondes émises par le CPL perturbent les communications sur ondes courtes, utilisées notamment par l’aéronautique, la marine, etc…

L’utilisation des ondes courtes étant réglementée par l’UIT (Union Internationale de Télécommunication), cela signifierait-il que le CPL manquerait de certification ?

C’est bien là que se situe le principal problème. Il ne profite d’aucune norme spécifique ni de Standard Européen et donc de cadre juridique. Bien qu’une norme IEEE 1901 ait été ratifiée par l’Europe (débits jusqu’à 500 Mbit/s sur 1500 m), le seul standard reconnu et appliqué, relativement ancien, est Américain; le Home-plug (V1.0.1 ou AV). La raison est probablement parce que le CPL est la fois lié à la réglementation Electrique, Electromagnétique (CEM) et des Télécommunications. Difficile donc pour les autorités de s’y retrouver.

La mise en place de réseau CPL est libre pour un particulier, sous condition qu’il ne crée pas de nuisance. On nomme le CPL « INDOOR », lorsque ce dernier est installé après le compteur électrique. Le CPL appelé « OUTDOOR » est celui utilisé à l’extérieur au niveau du transformateur Haute Tension, afin de créer des boucles locales électriques. Avant 2005, la création de tels réseaux, était soumis à autorisation expérimentale délivrée par l’ARCEP. Si ce caractère expérimental a été levé depuis, le retour d’expérience est-il suffisamment important pour garantir l’absence d’effets secondaires ?

Et la politique !

Le Conseil Général du département de la Manche a très tôt démontré l’intérêt qu’il portait à la Technologie CPL. En 2000, la première expérience de CPL « INDOOR » vit le jour dans une école du département. Depuis, quasiment tous les collèges bénéficient de ce type de communication Réseau. L’expérience ne s’arrête pas là puisque  La Haye du Puits fût également la première ville Française à être équipée en 2003 du CPL « OUTDOOR ».

La nuisance du CPL a été reconnue par le gouvernement suisse en 2010 et aujourd’hui encore, certains Pays interdisent le CPL comme moyen de communication réseau.

Le Principe de précaution doit être appliqué.

Bien qu’ERDF n’ait pas pour vocation le secteur de la télécommunication, la tentation peut être grande. Les dernières générations de compteurs utilisent cette technologie pour la télétransmission de certaines informations. Devons-nous là y voir un premier signe.

La généralisation des compteurs électriques utilisant la technologie CPL
pourrait provoquer à terme un maillage dense à l’image de cette fabuleuse toile que représente le réseau de distribution d’électricité devenant ainsi porteur de Hautes Fréquences sur l’ensemble du territoire.

Nous devons tous prendre conscience des conséquences à long terme de l’exploitation à grande échelle du CPL sans une réglementation Sévère.

Je ne dis pas que CPL n’est pas en soi une solution à retenir, car en effet pourquoi utiliser plusieurs « tuyaux », si tous nos besoins peuvent être acheminés par un seul. Mais en l’état actuel des choses, le principe de précaution doit s’appliquer. De mon point de vue et parce que je sais comment mon point d’accès Wifi rayonne, je peux donc choisir l’endroit où me poser afin de limiter mon exposition à ce rayonnement. Cela dit, rien ne vaut une bonne connexion Ethernet, gage de sécurité des donnés, de rapidité et de respect pour la santé

J-Mi.